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Cool as Kim Deal

1 janvier 2024

promising young woman

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Deuxième coupure d'électricité en même pas cinq jours. Je sais pas si c'est le destin qui a décidé de me détester pour cette fin d'année ou si c'est juste le coup d'une rétrogade de mercure.

Les vacances se terminent bientôt. Je me serais bien encore prise une semaine. Ca faisait des lustres que je ne m'étais pas reposée comme ça. Ces derniers mois ont été particulièrement éprouvants. Entre mon envie viscérale de prendre le large qui s'est soldée par une la prise d'une porte en pleine gueule et mon apathie naturelle, j'étais destinée à me bouffer un spectaculaire burn out de depression saisonnière. 

Mais je sais pas, depuis ce matin, y a un truc dans l'air. Quelque chose de différent. Une mélodie de Cigarettes After Sex. Un peu comme si la machine repartait. Des projets, des plans. J'ai envie de finir des trucs. Je sais pas bien si vous réalisez la portée du truc. Même écouter Nirvana me fait chier, j'ai préféré lancer une musique un peu joyeuse (mais pas trop quand même, soyons prudent dans le changement). Un peu comme si je m'étais réveillée d'un long songe, bourré de des plans séquences à la Sofia Coppola. J'ai arrêté de me croire dans Lost in Translation.

J'ai même déjà prévu quelques voyages. L'Italie en tête. Padoue, je ne connais pas. Ca m'a l'air magnifique pour reprendre sa vie en main. Manger des pâtes à la terrasse d'un petit restaurant, grifoner quelques lignes, rire avec des amis. Se contenter de choses simples, ne plus être dans ces espèces de rêveries destructrices. Se recentrer un peu. Accepter ce que l'on a. Etre heureuse de ce que l'on a. On se fout de la gueule de ces mantras à la con, mais parfois, c'est ce dont on a besoin pour un véritable reset.

Cette année, j'apprends à lacher prise.

Happy new year.

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29 décembre 2023

to the lighthouse

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Je repense à ce type qui suivait Pete Doherty en concert. Je vous parle de ça, c'était il y a 15 ans. Il avait de faux airs de Jacob Elordi. Je comprends mieux pourquoi sa tête me disait quelque chose, quand je regardais Euphoria. Aussi grand et élancé. Allure un peu éthérée. Je me demande ce qu'il devient. S'il est devenu mannequin ou un vulgaire commercial de merde. Il était vraiment joli, ça serait un véritable gachis s'il avait embrassé le second choix. 

Journée dégueulasse, il fait gris tout le temps en ce moment. Je sais pas si c'est une histoire de réchauffement climatique ou si c'est seulement que je suis au mauvais endroit au mauvais moment. Ca m'étonnerait pas vraiment, je sais que je suis mal née. Parfois, il m'arrive de penser aux gens qui vivent dans des endroits excitants. Il n'y a pas qu'une loterie génétique, il y a aussi une loterie géographique. Après, est-ce que ça m'aurait rendu différente? Je sais pas. L'ennui et la météo maussade, ça te forge un caractère. La rage, elle vient pas de nulle part. 

J'écoute beaucoup de Patrick Wolf en ce moment. Je suis nostalgique des années 2004-2010, la faute à la bande-son de Saltburn. D'ailleurs, quel film, vraiment. Emerald Fennell, tu as mon cul, mon coeur et mon âme. Je trouve qu'on ne fait pas assez de films homoérotiques d'amour-haine obessionnelle entre mecs de la classe moyenne et de l'aristocratie. J'aime bien me dire maintenant que la révolution française est partie de ça: la bourgeoisie voulait baiser du noble, au sens propre comme au sens figuré. 

28 décembre 2023

used to be young

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Est-ce que l'histoire vaut encore la peine d'être écrite quand on connaît la fin? Vous allez me dire "oui, mais le voyage". Le voyage, sincèrement, je l'emmerde. On s'en fait une montagne, mais il n'est qu'une putain de voie en sens unique. Je m'en suis prise, de ces murs. Ne me regardez pas comme ça, je sais de quoi je parle. Il m'en a fallu, du temps. Des années à avoir ce truc en gestation. Cette peur constante de tout me reprendre dans la gueule. C'est une chose d'écrire pour soi, mais pour les autres, je sais pas. Est-ce que tout ça en est vraiment digne d'intérêt. Je me suis arrêtée sur ce point. Pourquoi j'écris. Pour qui. Pour quoi. Depuis que je tiens un stylo, comme une évidence dans le regard des autres. J'ai des choses à dire. Je fais rire, je fais chialer. J'horrifie, je fais réfléchir. Je suis une pièce montée dans le marasme d'existences sur lesquelles j'aurais soit disant une incidence. Rien que d'y penser, ça me fait chier. Je veux bien être beaucoup de choses, mais certainement pas un exemple. 

Non, vraiment, oubliez le voyage. Allez plutôt directement là où ça tape, là où ça se brise, là où ça fait mal. Vraiment, ne détournez pas les yeux, n'essayez pas les chemins de travers. Voilà ce que le voyage m'a appris. Quoi que vous fassiez, quelque soit le labyrinthe mental dans lequel vous vous enfermez, vous n'arriverez jamais à rien cadenasser. Ca ne sert à rien de se fuir, on finit toujours par se rattrapper. Vous connaissez cette théorie de cordes invisibles? Ca vous ramènera sur les rivages à coups de pieds au cul. Il n'y a nulle part où aller. L'écriture, ça n'est pas la découverte de soi. Ca n'est pas la guérison. L'écriture, c'est se faire face dans un duel où il n'est pas question de sortir indemne. L'écriture est une lutte. L'écriture, c'est monter d'un cran. Etre soi, dans ce qu'il y a de plus sublime, de plus sombre. 

J'attire la perte, les jolies histoires s'évaporent à mon contact. Sans doute la raison pour laquelle je n'ai jamais vraiment privilégié la consistante. Mais ce n'était qu'un énière subterfuge. Je suis passée maitre dans la fuite en avant. Mais parfois, il faut savoir s'arrêter. Il faut savoir lâcher les armes. Je m'immobilise et me range sur le bas côté. Je me pose, je regarde le soleil me faire face. Qu'il me crâme. 

14 novembre 2019

moaning lisa smile

RobNelson02

Dans quelques jours, cela fera deux ans. Le temps, suspendu. J'essaie de ne pas y penser, au fait de ne pas m'être assise, juste cinq minutes, pour pleurer, vraiment. Je ne reproche rien, je ne dis rien. Je fais comme si, bonne figure. 

C'est étrange de se dire que parfois, le deuil est un luxe et la tristesse, impossible.

14 juin 2019

bacon biscuit blues

On est bien peu de choses, quand même. C'est assez con à dire mais je n'ai jamais eu un ego vraiment démesuré, j'aime beaucoup trop ne pas me prendre au sérieux. C'est ce qu'on m'a reproché toute ma vie, ne pas êtrer dupe que tout ce que je possédais n'était que du vent. Les gens s'arment bien de patience pour récolter un peu d'attention, ça me fascine autant que ça m'effraie. Ca me rappelle la conversation où on me demandait pourquoi j'écrivais, si ce n'était pas pour l'autre. L'erreur, c'est de croire qu'on écrit tous pour être lu. A chacun sa façon de voir et de faire. Moi, j'écris surtout pour ne pas oublier. Et si d'autres se perdent sur mon chemin, alors ce n'est qu'un concours de circonstances. Je suis effacée derrière mes mots, ils sont juste à disposition. Mon côté vieille punkos qui déroge pas à la règle. De toute façon, je sais pas me vendre. Je vaux pas plus qu'un fanzine écorné à 20ct. Et encore, vous êtes pas obligés de les donner. Barrez-vous avec les photocopies, ça suffit amplement. Peut-être aussi pour ça que j'aime me perdre derrière des photos de célébrités. Vivre du glamour par procuration sans les mauvais à côtés, sereine. Empaqueter le moche pour essayer de redorer la merde, juste pour quelques instants. Arty conceptuelle de mes ovaires avant l'heure. Je n'aime pas briller, je préfère laisser ça aux autres. Ca demande trop de courage, la fuite est beaucoup plus simple.

J'ai la lose sublime au bout des doigts. Je me vautre dans le vide et le froid. Après toutes ces années, ma marque de fabrique reste intacte.
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4 mars 2019

bright star

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J'ai envie d'être partout sauf ici. Sentiment épouventable de savoir qu'un mieux vous attend sans doute quelque part tandis que vous êtes retenus ici, on ne sait pas vraiment pourquoi.

Matinée lourde, à juste vouloir boire un thé en écrivant. S'installer dans une de ces jolies maisons dans la forêt, la nature à perte de vue. Le crayon, grattant nerveusement la feuille blanche. J'ai des envies de simplicité, mais même ça, il semblerait que ce soit trop compliqué. J'en demande pourtant pas tant mais demander, il parait que c'est déjà beaucoup. J'ai de plus en plus de mal à faire avec, à accepter l'inaceptable. Je sais peut-être une enfant gâtée qui s'ignore, mais je ne me souviens pas avec taper du pied pour quoi que ce soit. 

19 novembre 2017

hard to make a stand

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PANAFLEX SOLOFLEX GENUFLECT POPE
WHAT THE WORLD NEEDS NOW IS BABIES, GUNS AND HOPE
GUARDIAN ANGEL DUST IN THE WIND CRIES MARY
WANNA BE MADONNA BUT THE PRICE IS TOO HIGH, VERY

Je sais qu'il n'aurait pas aimé que je parle de lui. Les hommages et autres ronds de jambe, c'était pour les hypocrites. Mais que veux-tu, je ne peux m'empêcher d'avoir mal pour lui. Le vieux n'était pas dupe. Les enterrements, me disait-il, c'était des célébrations de cons. Si on doit être célébré, c'est de son vivant, sinon, autant pisser dans un violon. Le bal des faux-culs approche. Je l'entends rire par dessus mon épaule face à toutes les gueules cassées qui vont se ramener pour balancer un signe de croix tremblant devant le cercueil. A part quelques uns de ses amis du même monde que lui bien évidemment. C'est que pour rentrer dans le cercle, fallait être trié sur le volet. Il était comme ça, mon paternel. Rien à branler des autres, de leur pseudo douleur en carton pâte. Peut-être était-ce la faute aux mandales reçues étant môme. Plus rien ne l'affectait aujourd'hui. Et certainement pas les petits dramas qu'on s'invente histoire de se donner un semblant de superficie à son existence fadasse.

C'était un sacré bonhomme, tout de même, mon père. Mais je crois qu'on doit tous se dire ça. Mais lui...Je crois que j'aurai été beaucoup plus sympathique, sans son éducation. Toujours toiser le plus fort, ne jamais blâmer le plus faible. Dire ce qu'on a à dire, quitte à emmerder profondément le politiquement correct. Le message s'est parfois perdu en chemin mais je crois qu'il va se remettre en place dans ma cervelle. Je repense à ses leçons, à ce qu'il a été. A la souffrance qu'il a enduré, celle qu'il m'a toujours caché, celle qu'il a toujours affronté. Je repense à lui, en pleurs quand ma mère a failli payé le prix fort, il y a presque trente ans de ça. La peur viscérale de la perdre et les heures enfilées à son chevet tandis qu'un autre mec n'aurait pas tenu deux secondes à ses côtés à l'annonce du pronostic, puis du handicap. Loin de moi l'idée d'en faire un héros, mais il avait cette belle pugnacité, ce beau courage. Et puis cette adulescence si mignonne, même encore à 70 ans. 

J'espère que je serai une adulte aussi tough et cool que lui. J'espère qu'il sera fier de mon sérieux et de mes conneries. J'espère qu'il se dira que sa gamine est définitivement digne de son blaze. Où qu'il soit maintenant. J'espère ne pas le décevoir.

15 juin 2017

bad meets evil

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Il s'en passe des belles, parfois. Les gens qu'on rencontre, qu'on pense sans importance, et qui pourtant continuent à vous courir dans la tête des heures durant. Parfois je me demande s'ils devinent l'importance qu'ils peuvent avoir, ou s'ils sont tout autant dans le brouillard que toi.

J'écoute beaucoup trop de hip hop en ce moment, ce qui n'est sans doute pas la meilleure des choses à faire quand l'émotionel fait des loopings de la taille de l'Everest. Mais le coeur veut ce qu'il veut, comme dise nos camarades anglais, et je ris sur les plans morbides d'Eminem période 90s, réalisant, tragiquement, que ce mec a compris plus de choses qu'on ne comprendra jamais. 

7 mars 2017

talk about the passion

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THAT'S ME IN THE CORNER
THAT'S ME IN THE SPOTLIGHT
LOSING MY RELIGION
TRYING TO KEEP UP WITH YOU
AND I DON'T KNOW IF I CAN DO IT
OH NO, I'VE SAID TOO MUCH
I HAVEN'T SAID ENOUGH

Je n'ai jamais aimé quelqu'un à en crever. Je n'ai jamais aimé quelqu'un jusqu'à balancer des chaises à travers la pièce. J'ai toujours vu ça de loin. Egotrip d'ados attardés plus que sentiments véritables. L'âge aidant, on finit par comprendre la subtilité. Pourtant j'ai aimé. Mais mes plus sincères histoires ont toujours été dans la mesure. Peut-être chiantes, mais sans doute celles que je ne regrette pas d'avoir vécu. J'aime les choses calmes, je n'y peux pas grand-chose. Lisse, sans intérêt, me dit-on souvent. Et pourtant, celles qui vous font vraiment grandir, au final. Ceux que j'ai aimé, ceux-là, ils n'étaient pas ce que j'attendais. Ils n'étaient pas ce que je voulais. Du genre à pointer sa gueule au moment où on s'y attend le moins. Mais ils avient ce détail qui faisait toute la différence. Cette petite chose qui valait la peine que je pose mes bagages quelques instants, avant que je finisse par reprendre ma route, inlassablement.

25 janvier 2017

i am sorry baby i love you

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Grant Lee Phillips tourne sur le pick-up tandis que j'essaie tant bien que mal de ramasser les miettes de ma cervelle. J'aligne les cigarettes, allongée sur le lit, en repensant à la place que tu ne prends plus depuis cinq ans déjà. L'absence file, c'est à peine si je réalise que tu as franchi la porte pour ne plus jamais revenir. Goût de cendre sur le bout de la langue, je tente de comprendre, heure après heure, mais mon esprit finit toujours par m'échapper quand il se heurte à la réalité. Les mots qu'on lâche, croyant qu'on ne les regrettera pas plus tard. C'est peut-être ça, le problème du privilège de l'âge. Un amoncellement d'erreurs et de fuites qu'on doit payer, un jour ou l'autre. En sursis jusqu'à ce que tout remonte à la surface, l'amour comme la haine, le beau comme le laid. La vie serait tellement plus simple si tout pouvait vraiment s'oublier mais il n'y a que les crétins sans vie pour croire à de telles inepsies.

Je pense déjà à L.A. cet été. Aux couchers de soleil et à l'horizon à perte de vue. Les maisons à l'architecture étrange rappelant David Hockney. J'ai toujours eu envie de ça. De Californie. Ecrire sur ce que j'aime le plus, ma musique, mes jolies vilaines filles. Je ne sais pas si c'est la trentaine qui approche à grands pas, mais plus le temps passe, plus l'envie de concrétiser ce que je suis se presse dans chaque recoin de ma tête. Comme une image de soi qu'on veut enfin voir prendre forme. Pas seulement par nécessité, mais juste parce qu'il est temps. Arrêter d'avoir peur d'une ombre inventée de toute pièce pour justifier l'immobilisme le plus primaire. On est ce qu'on est, au final. Je ne regrette pas, mais j'aurais aimé que les choses se passent d'une autre manière. La vie est ainsi. On maitrise beaucoup moins qu'on ne voudrait le croire. Les ajustements, ça s'apprend. Peut-être aurais-je préféré que cela se fasse moins douloureusement.

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