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Cool as Kim Deal
28 décembre 2023

used to be young

0022

Est-ce que l'histoire vaut encore la peine d'être écrite quand on connaît la fin? Vous allez me dire "oui, mais le voyage". Le voyage, sincèrement, je l'emmerde. On s'en fait une montagne, mais il n'est qu'une putain de voie en sens unique. Je m'en suis prise, de ces murs. Ne me regardez pas comme ça, je sais de quoi je parle. Il m'en a fallu, du temps. Des années à avoir ce truc en gestation. Cette peur constante de tout me reprendre dans la gueule. C'est une chose d'écrire pour soi, mais pour les autres, je sais pas. Est-ce que tout ça en est vraiment digne d'intérêt. Je me suis arrêtée sur ce point. Pourquoi j'écris. Pour qui. Pour quoi. Depuis que je tiens un stylo, comme une évidence dans le regard des autres. J'ai des choses à dire. Je fais rire, je fais chialer. J'horrifie, je fais réfléchir. Je suis une pièce montée dans le marasme d'existences sur lesquelles j'aurais soit disant une incidence. Rien que d'y penser, ça me fait chier. Je veux bien être beaucoup de choses, mais certainement pas un exemple. 

Non, vraiment, oubliez le voyage. Allez plutôt directement là où ça tape, là où ça se brise, là où ça fait mal. Vraiment, ne détournez pas les yeux, n'essayez pas les chemins de travers. Voilà ce que le voyage m'a appris. Quoi que vous fassiez, quelque soit le labyrinthe mental dans lequel vous vous enfermez, vous n'arriverez jamais à rien cadenasser. Ca ne sert à rien de se fuir, on finit toujours par se rattrapper. Vous connaissez cette théorie de cordes invisibles? Ca vous ramènera sur les rivages à coups de pieds au cul. Il n'y a nulle part où aller. L'écriture, ça n'est pas la découverte de soi. Ca n'est pas la guérison. L'écriture, c'est se faire face dans un duel où il n'est pas question de sortir indemne. L'écriture est une lutte. L'écriture, c'est monter d'un cran. Etre soi, dans ce qu'il y a de plus sublime, de plus sombre. 

J'attire la perte, les jolies histoires s'évaporent à mon contact. Sans doute la raison pour laquelle je n'ai jamais vraiment privilégié la consistante. Mais ce n'était qu'un énière subterfuge. Je suis passée maitre dans la fuite en avant. Mais parfois, il faut savoir s'arrêter. Il faut savoir lâcher les armes. Je m'immobilise et me range sur le bas côté. Je me pose, je regarde le soleil me faire face. Qu'il me crâme. 

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